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MONTAIGNE (1533-2592) article Wikipédia ici

Bibliographie : Montaigne, Les Essais

Ame : « Les moins tendues et plus naturelles allures de notre âme sont les plus belles. » (Essais, III, 3) « J'aime mieux forger mon âme que la meubler » (Montaigne)

Amour : "Amorem conatum esse amicitiae, corroboratis jam confirmatisque ingeniis et aetatibue, judicandae sunt." "L'amour est le désir d'obtenir l'amitié de qui nous a ému par sa beauté" (Cicéron, Tuscalanes, IV, 34)

Bien : "Que le goût des biens et des maux dépend en bonne partie de l'opinion que nous en avons." (Essais, I, 14, titre) « Le bien public requiert qu'on trahisse et qu'on mente et qu'on massacre. » (Essais, III, 1)

Bonheur : « La volupté même et le bonheur ne se perçoivent point sans vigueur et sans esprit. » (Essais, I, 42)

Connaissance : "D'autant que l'ame est plus vuide et sans contrepoids, elle se baisse plus facilement soubs la charge de la premiere persuasion." (Essais, I, 27, GF I, p.227) “[...] frotter et limer notre cervelle contre celle d'autrui (<en voyageant à l'étranger>). » (Essais, I, 26.)

Ecriture : « Je n’ai pas plus fait mon livre que mon livre ne m’a fait» (Essais, II, 18)

Education : "La verité et la raison sont communes à un chacun, et ne sont non plus à qui les a dites premierement, qu'à qui les dict apres. /// Ce n'est non plus selon Platon que selon moy, puis que luy et moi l'entendons et voyons de mesme. / Les abeilles pillotent deçà delà les fleurs, mais elles en font apres le miel, qui est tout leur; ce n'est plus thin ny marjolaine : ainsi les pieces empruntée d'autruy, il les transformera et confondera, pour en faire un ouvrage tout sien, à sçavoir son jugement. Son institution, son travail et estude ne vise qu'à le former. " (Essais, I, 26 "De l'Education des Enfants")

Essais : "Je veus qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contantion et artifice : car c'est moy que je peins." (Essais, I, "Au lecteur")

Essais : « c’est le manque de confiance dans une identité personnelle fixe qui justifie et rend possible l’« anomalie » de l’écriture de Montaigne : une écriture de la subjectivité qui ne tend pas à coaguler le moi mais plutôt à le dissocier, à le disperser, et qui par conséquent ne correspond à aucune des formes reconnues » (Universalis, art. Montaigne)

Homme : "Certes, c'est un subject merveilleusement vain, divers et ondoyant, que l'homme. Il est malaisé d'y fonder jugement constant et uniforme. " (Essais, I, 1 "Par divers moyens, on arrive à pareille fin") "C'est toujours à l'homme que nous avons affaire, duquel la condition est merveilleusement corporelle" (Essais, III, 8 "L'art de Conférer")

Honneur : "Ce que j'adore moi-même aux rois, c'est la foule de leurs adorateurs. Toute inclination et soumission leur est due, sauf celle de l'entendement. Ma raison n'est pas duite à se courber et à fléchir, ce sont mes genoux." (Essais, III, 8 "L'art de Conférer")

Imagination : "Je suis de ceux qui sentent tres-grand effort de l'imagination. Chacun en est heurté, mais aucuns en sont renversez.Son impression me perse. Et mon art est de luy eschapper, non pas de luy resister." (Essais, I, 21 "De la force de l'imagination" GF I p.143)

Mariage : « Le mariage est une cage ; les oiseaux en dehors désespèrent d'y entrer, ceux dedans désespèrent d'en sortir » (Montaigne)

Mort : "ce mesme bon-heur de nostre vie, qui dépend de la tranquillité et contentement d'un esprit bien né, et de la resolution et asseurance d'un'ame reglée, ne se doive jamais attribuer à l'homme, qu'on ne luy aye veu joüer le dernier acte de sa comedie, et sans doute le plus difficile. En tout le reste il y peut avoir du masque : ou ces beaux discours de la Philosophie ne sont en nous que par contenance; ou les accidens, ne nous essayant pas jusques au vif, nous donnent loysir de maintenir tousjours nostre visage rassis. Mais à ce dernier rolle de la mort et de nous, il n'y a plus que faindre, il faut parler François, il faut montrer ce qu'il y a de bon et de net dans le fond du pot,

Nam verae tum demum pectore ab imo

Ejiciuntur, et eripitur persona, manet res; <Alors enfin les paroles sincères sortent du coeur, le masque tombe, l'homme reste. Lucrèce, III, 57>

Voylà pourquoy se doivent à ce dernier traict toucher et esprouver toutes les autres actions de nostre vie. C'est le maistre jour, c'est le jour juge de tous les autres : c'est le jour, dict un ancien, qui doit juger de toutes mes années passées. Je remets à la mort l'essay du fruict de mes estudes. Nous verrons là si mes discours me partent de la bouche, ou du coeur. "(Essais, "Qu'il ne faut juger de notre heur qu'après la mort."G.F, I, 124) "Vivons et rions entre les nostres, allons mourir et rechigner entre les inconneus." (Essais, III, 9 "De la Vanité" G.F p.192) "L'eau, la terre, le feu et autres membres de ce mien bastiment ne sont non plus instrumens de ta vie qu'instrumens de ta mort. Pourquoy crains-tu ton dernier jour? Il ne confere non plus à ta mort que chascun des autres. Le dernier pas ne faict pas la lassitude : il la declare. Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive. " (Essais, I, 20 "Que philosopher c'est apprendre à mourir" GF I p.141)

Plaisir : "Quoy qu'ils dient, en la vertu mesme, le dernier but de nostre visée, c'est la volupté. " (Essais, I, 20 "Que philosopher c'est apprendre à mourir" GF I p.127) "de tous les plaisirs que nous cognoissons, la poursuite mesme en est plaisante" (id p.128) "Qui ne se donne loisir d'avoir soif, ne sçauroit prendre plaisir à boire." (Essais, I, 42, GF, I, p.316)

Sens : "Les sectes qui combattent la science de l'homme, elles (255) la combatent principalement par l'incertitude et foiblesse de nos sens : car, puis que toute cognoissance vient en nous par leur entremise et moyen, s'ils faillent au raport qu'ils nous font, s'ils corrompent ou alterent ce qu'ils nous charrient du dehors, si la lumiere qui par eux s'écoule en nostre ame est obscurcie au passage, nous n'avons plus que tenir. De cette extreme difficulté sont nées toutes ces fantasies : que chaque subjet a en soy tout ce que nous y trouvons; qu'il n'a rien de ce que nous y pensons trouver; et celles des Epicuriens, que le Soleil n'est non plus grand que ce que vostre veuë le juge" (Essais, II, 12 "Apologie de Raimond Sebond", GF, II, pp.255-256)

Servitude : "Paucos servitus, plures servitutem tenent" "La servitude enchaîne peu d'hommes, beaucoup s'enchaînent à elle." (Sénèque, Lettres, 22)

Solitude : "Certes l'homme d'entendement n'a rien perdu, s'il a soy mesme." (...) "Il faut avoir femmes, enfans, biens, et sur tout de la santé, qui peut ; mais non pas s'y attacher en maniere que nostre heur en despende. Il se faut reserver une arriere boutique toute nostre, toute franche, en laquelle nous establissons nostre vraye liberté et principale retraicte et solitude. En cette-cy faut-il prendre nostre ordinaire entretien de nous à nous mesmes, et si privé que nulle acointance ou communication estrangiere y trouve place; discourir et y rire comme sans femme, sans enfans et sans biens, sans train et sans valetz, afin que, quand l'occasion adviendra de leur perte, il ne nous soit pas nouveau de nous en passer. Nous avons une ame contournable en soy mesme; elle se peut faire compaignie; elle a dequoy assaillir et dequoy defendre, dequoy recevoir et dequoy donner ; ne craignons pas en cette solitude nous croupir d'oisiveté ennuyeuse : // in solis sis tibi turba locis. " (...) "La plus grande chose du monde, c'est de sçavoir estre à soy." (Essais, I, 39 "De la solitude")

Souffrir : "Qui craint de souffrir, il souffre desjà de ce qu'il craint." (Essais, III G.F p.306)

Temps : "Nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes toujours au delà. La crainte, le desir, l'esperance nous eslancent vers l'avenir, et nous desrobent le sentiment et la consideration de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus." (Essais, I, 3 "Nos affections s'emportent au delà de nous " G.F I, p.47)

Union de l'esprit et du corps : "...l'estroite cousture de l'esprit et du corps s'entre-communiquants leurs fortunes." (Essais, I, 21 "De la force de l'imagination" GF I p.150)

Vie : « Le vrai miroir de nos pensées est le cours de nos vies. » (Essais, I, 26)

Vieillesse : « Il ne se voit point d'âmes, ou fort rares, qui en vieillissant ne sentent l'aigre et le moisi » (…) « La vieillesse nous attache plus de rides en l'esprit qu'au visage ». (Essais, III, 2)