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HEIDEGGER (1889 - 1976) Article Wikipédia ici

Bibliographie :

Etre et temps, trad. F. Vezin

Qu'est-ce qu'une chose? (Gallimard)

Qu'est-ce que la Technique? (Gallimard)

Lettre sur l'Humanisme.

Essais et conférences.

Questions

"Identité et différence" in Questions I, trad. A. Préau, éd. Gallimard, 1968

Jean Wahl, Introduction à la pensée de Heidegger, Livre de poche, biblio essais, 1998

Bibliographie -Analytique du Dasein -Analytique existentiale -Anthropologie traditionnelle -ArraisonnementArticulation du traitéChose -DaseinDésobstruction -DestinDie VorhandenheitDifférence ontologiqueEreignisErscheinenErschlossenheitEssence -EtantEtre-au-monde -Etre-dans-la-moyenneEtre-dans-le-mondeEtre-en-faute -Existentialité -–ExistentiauxExistenzFactivité -FinitudeHegel -HorlogesIdentité et différence La question du sens de êtreLogos -MathésisMétaphysiqueMéthode -MondeNaturel -NietzscheOntologie et phénoménologieOntologie fondamentale -Onto-théo-logique PhénomènePhénoménal / Phénoménologique -PhénoménologiePréjugé -Préoccupation -Propriété / ImpropriétéQuestionnerSeinSemblerSorgeTechniqueTemporalitéUtilUtilisabilité -VieZeit

Analytique du Dasein: "C'est en se tournant vers la constitution fondamentale de la quotidienneté du Dasein que s'amorcera le travail préparatoire pour faire émerger l'être de cet étant." (§5)

Analytique existentiale : "L'analytique existentiale préparatoire du Dasein a elle-même besoin, en raison de sa nature particulière, d'être exposée au préalable dans ses grandes lignes et d'être d'abord délimitée par rapport à des recherches qui semblent lui être parallèles (chapitre 1). S'en tenant à la position de départ que la recherche s'est fixée, il y a une structure fondamentale à faire ressortir à même le Dasein: l'être-au-monde (chapitre 2)."(1ère partie, 1ère section)"Ce qui est en jeu quand l'analytique en est à se donner d'abord cet étant et à s'assurer comme il faut son thême, c'est la possibilité pour elle d'amener finalement l'être de cet étant à être entendu. Si provisoire que puise encore être l'analyse, elle réclame toujours d'avoir déjà une position de départ bien assurée." "…il y a dans l'analytique existentiale du Dasein et avec elle une tâche qui se trouve mise en avant et qui n'est guère moins pressente que la question de l'être elle-même: celle de dégager l'a priori qui doit être visible pour la question "qu'est-ce que l'homme?" puisse être philosophiquement située. L'analytique existentiale du Dasein précède toute psychologie, toute anthropologie et a fortiori toute biologie. En délimitant ces possibles recherches consacrées au Dasein par rapport au thème de l'analytique, celui-ci peut se trouver circonscrit de façon encore plus nette."(§9)

Anthropologie traditionnelle : "L'anthropologie traditionnelle implique: 1.La définition de l'homme: zvon logon exon interprétée en animal rationale, le vivant doué de raison. Mais le genre d'être du zvon est entendu ici au sens d'être là-devant, de ce qui se présente. Le lÒgoj est un équipement supérieur dont le genre d'être reste aussi obscur que celui de l'étant qui en est ainsi composé. 2. L'autre fil directeur servant à déterminer l'être et l'essence de l'homme est théologique: kaˆ eヘpen Ð qeÒj poi»swmen ¥nqrwpon kat'e„kÒna ¹metšran ka… kaq' Ðmo…wsin, faciamus hominem ad imaginem nostram et similitudinem nostram. ["Et le Dieu dit: faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance/Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance."Genèse, I, 26] C'est de là et en la combinant avec la définition antique que l'anthropologie inspirée par la théologie chrétienne tire une explicitation de l'étant que nous nommons homme." (…)"Les origines dont relève l'anthropologie traditionnelle, la définition grecque et la directive théologique, montrent bien qu'en s'attardant à déterminer l'étant "homme" dans son essence, on a laissé dans l'oubli la question de son être, cet être étant plutôt conçu comme "allant de soi" au sens de l'être-là-devant du reste des choses créées.""Souligner qu'à la question du genre d'être de l'étant que nous sommes nous-mêmes, il n'y a aucune réponse claire à trouver, aucune réponse fondée ontologiquement de façon satisfaisante dans l'anthropologie, la psychologie et la biologie, ce n'est pas porter un jugement sur le travail positif effectué par ces disciplines."(§10)

Arraisonnement : "mode suivant lequel le réel se dévoile comme fonds" (Qu'est-ce que la technique? p.32) "L'Arraisonnement, comme tout mode de dévoilement, est un envoi du Destin." "L'homme dans tout son être est toujours régi par le destin du dévoilement." (ibid p.33) "L'Arraisonnement nous masque l'éclat et la puissance de la vérité." (ibid p.37)

Articulation du Traité : "L'élaboration de la question de l'être se partage en deux tâches auxquelles correspond l'organisation du traité en deux parties. Première partie: L'interprétation du Dasein axée sur la temporellité et l'explication du temps comme horizon transcendantal de la question de l'être. Deuxième partie: Traits fondamentaux d'une désobstruction phénoménologique de l'histoire de l'ontologie se guidant sur la problématique de la temporalité. La première partie se divise en trois sections : 1. L'analyse fondamentale préparatoire du Dasein. 2. Dasein et temporellité. 3. Temps et être. La seconde partie s'organise de même selon une tripartition: 1. La doctrine kantienne du schématisme et du temps comme pierre d'attente pour une problématique de la temporalité. 2. Le soubassement ontologique du "cogito sum" de Descartes et la reprise de l'ontologie médiévale dans le problématique de la "res cogitans". 3. Le traité d'Aristote sur le temps et sa vertu discriminatoire pour mesurer en sa base phénoménale et en ses limites l'ontologie antique." (§8)

Chose : "La naissance et la détermination de l'essence de la chose, nous pouvons encore la suivre dans ses traits principaux chez Platon et Aristote." (Qu'est-ce qu'une Chose? p.49) Platon et Aristote : chose = "support de propriétés" (id, p.54)

Choses : "Bien plus proches que toutes les sensations nous sont les choses mêmes." (Heidegger, L'origine de l'œuvre d'art )

Dasein : "Cet étant que nous sommes chaque fois et qui a, entre autres possibilités d'être, celle de questionner, nous lui donnons sa place dans notre terminologie sous le non de Dasein" (Être et Temps, §2, p.7)"au Dasein, "l'être n'est pas passivement donné, comme l'est l'être des choses"(J.Patocka), il ne lui suffit pas de "se laisser aller à l'être"(A.Artaud). Nous avons à porter notre être et c'est l'originalité du Dasein d'avoir -quelle qu'en soit la difficulté- "à être" (p.42). Cette manière spécifique qu'a l'homme d'être, ce n'est pas encore le Dasein lui-même, mais c'est l'être du Dasein; et cet être, Heidegger lui réserve le nom d'Existenz" (F.Vezin Être et Temps p.522)cf p.53 "Das Dasein existiert". "pour pénétrer dans l'être, il n'est d'autre portillon que l'existence de l'homme" (Machado) "L'être, pourrions nous dire, perce au cœur du Dasein et le Dasein en question est tout entier cette percée qui n'est qu'à lui (d'où le possessif de la p.133: "le Dasein est son ouvertude")"(Vezin, Ibid, p.523) "Da-sein signifie pour moi, si je puis le dire en un français peut-être impossible:être-le-là"(Heidegger, Lettre à Beaufret, 23/11/45) "Le Dasein a ceci d'exemplaire que, de par toute son essence de Da-sein (en tant qu'il a égard à la vérité de l'être), il fait jouer en écho l'al-lusion [Bei-spiel] que lui adresse, en partenaire de jeu, l'être comme tel."(Note de Vezin p.7) " Regarder vers, entendre et concevoir, choisir, accéder à, sont des comportements constitutifs du questionnement en même temps que des modes d'être d'un étant bien précis, cet étant que nous, les questionnants, sommes chaque fois nous-mêmes. Qui dit élaboration de la question de l'être dit par conséquent qu'un étant, celui qui questionne, se rend transparent à lui-même en son être.""pour poser expressément et en toute clarté la question du sens de être, il est requis d'en passer d'abord par une explication d'un étant (Dasein) en considérant justement son être." "l'étant qui se caractérise comme Dasein a un rapport à la question même de l'être"(§2)"Cet étant a ceci de propre qu'il n'a qu'à être pour que cet être qui est le sien lui soit découvert. L'entente de l'être est elle-même une détermination d'être du Dasein.Ce qui distingue ontiquement le Dasein, c'est qu'il est ontologique." "l'être-ontologique du Dasein auquel nous pensons se caractérise comme pré-ontologique" "pré-ontologique signifie, au contraire, qu'il entre dans la manière d'être du Dasein une entente de l'être" Le Dasein a triple "primauté" sur les autres étants: "une primauté ontique: cet étant est déterminé en son être par l"existence. La seconde est une primauté ontologique: sur la base de sa détermination par l'existence, le Dasein est en lui-même "ontologique"" il a une "entente de l'être de tout étant qui n'est pas de l'ordre du Dasein"Troisième primauté :il est "condition ontique et ontologique de possibilité de toutes les ontologies" la primauté se traduit peut-être dans cette phrase de Thomas d'Aquin "Ens, quod natum est convenire cum omni ente" (l'étant qui a pour nature de s'accorder avec tout étant) (Quaestiones de veritate, qu.1, a.1c)(§4) "Le sens de l'être de cet étant, que nous nommons Dasein, va se révéler être la temporellité." (§5)"Le Dasein dans chacune de ses manières d'être et donc aussi avec l'entente de l'être qui est la sienne s'insère dans une explicitation du Dasein qui lui a été transmise et il a grandi en elle. C'est à partir d'elle qu'il s'entend d'abord et dans une certaine mesure constamment. Cette entente détecte les possibilités de son être et se trace en elles une ligne de conduite. Le passé qui est le sien -et cela veut toujours dire celui de sa "génération"- ne marche pas à la suite du Dasein, au contraire, il lui ouvre chaque fois déjà la voie."(§6) "Il appartient à l'être de cet étant que celui-ci se rapporte lui-même à son être.""1)L'essence de cet étant tient dans son (avoir) à-être." "L'"essence" du Dasein tient dans son existence." "Le Dasein est chaque fois sa possibilité et ne l'"a" pas seulement à la façon dont on a simplement en sa possession un étant là-devant.""Et parce qu'il tient à la nature du Dasein d'être chaque fois sa possibilité, cet étant peut en son être se "choisir", se trouver lui-même, il peut se perdre c'est-à-dire soit ne jamais se trouver, soit ne se trouver que pour le "semblant. S'être perdu, il ne le peut, et ne s'être pas encore trouvé, il ne le peut aussi que dans la mesure où par essence il a la possibilité d'être proprement, c'est-à-dire d'être à soi.""Le Dasein se détermine comme étant chaque fois à partir d'une possibilité qu'il est et cela veut dire que du même coup il l'entend d'une certaine façon en son être. C'est le sens formel de la constitution du Dasein."(§9)"Le Dasein est l'étant qui en son être se rapporte ententivement à cet être. Par là est indiqué le concept formel d'existence. Le Dasein existe." "…même l'étant qui n'est pas sans-monde, par exemple le Dasein lui-même, est là-devant "dans" le monde; ou pour être plus précis: il peut avec un certain droit et dans certaines limites être conçu comme seulement là-devant."(§12)"Et l'idée qui est à la base de ma pensée est précisément que l'Être ou le pouvoir de manifestation de l'Être a besoin de l'homme et que, vice-versa, l'homme est homme uniquement où il est dans la manifesteté (Offenbarkeit) de l'Être." (Entretien entre Richard Wisser et Martin Heidegger, 1969, Cahier de l'Herne, p.383) "…le Dasein ne peut aucunement être mesuré à l'aune de l'étant là-devant ou de ce qui est une valeur, de ce qu'il n'est pas lui-même ou qui n'a pas sa manière d'être qui est d'exister." (Etre et Temps, §58 p.283) "cet ordre, qui commande la célèbre introduction de l’Être et le Temps , est en lui-même significatif ; il implique que la conscience n’est pas la mesure de toute chose ; l’homme ne sera pas désigné par cette conscience, mais par l’être même qui lui donne d’être le questionnant de l’être ; c’est pourquoi le questionnant lui-même est désigné par un terme ontologique : Dasein , être le lieu, le « là » de la question de l’être." (Universalis, P. Ricoeur, art. Ontologie) "Rappelons que, au lieu de caractériser l’homme par la subjectivité ou la conscience – ce qui sous-tend toujours, par l’autonomie de ce que ces concepts sont censés désigner, l’équivoque d’un être qui pourrait être tout autant hors du monde qu’être dans le monde ou au monde, tout autant dans le recoin d’une intériorité coupée du monde ou fermée au monde que projetée, au-dehors, sur les êtres et les choses du monde –, Heidegger le caractérise par le Dasein , terme littéralement intraduisible qui signifie que l’homme est un être toujours déjà « là » (Da ), au monde, existant, au sens transitif, non pas seulement soi, mais le monde, l’existence n’étant pas une existence « en soi », métaphysique, mais ek-sistence, être soi à l’écart originaire de soi, concrètement, au monde, et au temps. C’est dire que l’existence est originairement mondaine et temporelle, mortelle, se déployant chaque fois dans la temporalisation selon les guises des articulations des trois ek-stases du temps (futur, passé, présent), dans ce qui est chaque fois un monde dans sa « mienneté » (Jemeininigkeit ), sous l’horizon duquel paraissent les êtres et les choses – les étants. C’est dire aussi que le Dasein est inséparable de « son » monde, et que, sans être assimilable à un fait brut, il est néanmoins toujours, chaque fois, « factice »." (Universalis, Marc Richir, art. Affectivité)

Désobstruction : "C'est cette tâche à accomplir dans la perspective de la question de l'être que nous entendons par la désobstruction du fonds traditionnel provenant de l'ontologie antique pour renouer avec les expériences originales dans lesquelles avaient été atteintes les premières et désormais directrices déterminations de l'être.""Ce faisant, il apparaîtra clairement que l'explicitation antique de l'être de l'étant est orientée sur le "monde" ou sur la "nature" au sens le plus vaste et que l'entente de l'être à laquelle elle parvient est pratiquement tirée du "temps". Le document qui le signale –mais qui, à vrai dire, se borne à cela -est la détermination du sens de être comme parous…a, ou comme oÙs…a avec la signification ontologique-temporale de "présenteté". L'étant est saisi dans son être comme "présenteté", c'est-à-dire qu'il est entendu en référence à un mode précis du temps, le "présent"." (§6)

Destin : Le Destin place toujours l'homme au milieu de deux possibilités : 1°) "…qu'il poursuive et fasse progresser seulement ce qui a été dévoilé dans le "commettre" et qu'il prenne toutes les mesures à partir de là" (…) 2°) "…que l'homme se dirige plutôt, et davantage, et d'une façon toujours plus originelle, vers l'être-du-non-caché et sa non-occultation, pour percevoir comme sa propre essence son appartenance au dévoilement : appartenance qui est tenue en main." (Qu'est-ce que la technique? p.35) "Destin du dévoilement" = LE danger (danger de mal interpréter) / "C'est l'essence de la technique, en tant qu'elle est un destin du dévoilement, qui est le danger." (…) "La menace véritable a déjà atteint l'homme dans son être." (ibid p.37) (danger que l'homme ne puisse atteindre un dévoilement plus originel) "…d'entendre ainsi l'appel d'une vérité plus initiale." (ibid p.37) "Mais, là où il y a danger, là aussi croît ce qui sauve." (Hölderlin) (Sauver =ramener dans l'essence) / "Ce qui accorde et qui envoie de telle ou telle façon dans le dévoilement, est comme tel ce qui sauve. Car celui-ci permet à l'homme de contempler la plus haute dignité de son être et de s'y rétablir. Dignité qui consiste à veiller sur la non-occultation et, avec elle et d'abord, sur l'occultation, de tout être sur cette terre." (Qu'est-ce que la technique? p.43)

Die Vorhandenheit (l'être-là-devant) : "Dans ces conditions la tâche ontologique va justement consister à montrer que lorsque nous choisissons de désigner par existence l'être de cet étant, ce terme n'a pas et ne peut avoir la signification ontologique qu'a le terme traditionnel existentia; suivant la tradition ontologique existentia équivaut à être-là-devant, un genre d'être qui est, par définition, incompatible avec l'étant qui a le caractère du Dasein. Pour éviter la confusion nous emploierons toujours à la place du terme existentia l'expression interprétative être-là-devant et nous attribuerons existence en tant que détermination d'être au Dasein et à lui seul." (§9)

Différence ontologique : "L'être se montre à nous comme la Survenue qui découvre. L'étant comme tel apparaît dans le mode de cette Arrivée qui s'abrite dans la non-occultation. Si l'être, au sens de la Survenue qui découvre, et l'étant comme tel, au sens de l'Arrivée qui s'abrite, s'accomplissent comme étant ainsi différents, ils le font par la vertu du Même, de la Dimension." (Identité et Différence, p.299)

Ereignis : "La copropriation est la conjonction essentielle de l'homme et de l'être, unis dans une appartenance mutuelle de leur être propre" (Identité et Différence, p.272)

Erscheinen (apparaître) : "Bien qu'apparaître ["Erscheinen"] ne soit pas et ne soit jamais un se-montrer au sens du phénomène, il n'y a cependant d'ap-paraître possible que sur le fond d'un se-montrer de quelque chose. Mais celui-ci, tout en rendant possible avec lui l'ap-paraître, n'est pas lui-même l'ap-paraître [Erscheinen]. Ap-paraître [Erscheinen], c'est s'annoncer à travers quelque chose qui se montre" "En définitive, les phénomènes ne sont jamais des apparitions ["Erscheinung"] mais c'est bien plutôt chaque ap-parition [Erscheinung] qui est tributaire de phénomènes.""L'expression apparition ["Erscheinung"] peut elle-même signifier encore deux chose: d'abord l'ap-paraître [Erscheinen] au sens de 'sannoncer et donc de ne-pas-se-montrer, elle signifie alors l'annonciateur lui-même -ce qui sitôt qu'il se montre dénonce quelque chose qui ne se montre pas. Et finalement on peut employer apparaître [Erscheinen] comme une dénomination du phnomène dans son vrai sens de se-montrer. Si on désigne ces trois différents contenus par apparition ["Erscheinung"]." "Phénomène –le se-montrer-par-soi-même-signifie un genre insigne de rencontre avec quelque chose. Ap-parition [Erscheinung], en revanche, veut dire un rapport de renvoi interne à l'étant lui-même où le renvoyant (l'annonciateur) ne peut satisfaire à sa possible fonction qu'en se montrant par lui-même, qu'en étant"phénomène". Apparition et semblant sont eux-mêmes fondés différement sur le phénomène."(§7)

Erschlossenheit (Ouvertude) : (>erschliessen, Découvrir)c'est:l'"état d'être ouvert par opposition à ce qui serait d'abord clos sur soi, fermé comme une boîte…"(J.Beaufret) ""Découvrir" [erschliessen] et "ouvertude" [Erschlossenheit] vont servir dans la terminologie qui va suivre et signifient "déclore" [aufschliessen] –"décloseté" [Aufgeschlossenheit]. "Découvrir" n'aura par conséquent jamais rien à voir avec [erschliessen dans l'acception de] "atteindre médiatement en raisonnant par inférence"." (§16)

Essence : Heidegger distingue deux acceptions d'"essence" :

  1. Le quid (sens traditionnel), ce qui englobe plusieurs étants "similaires" (=genre)

  2. Mode "destinal" du dévoilement

  1. Platon et Socrate pense l'idée comme ce qui dure, quoiqu'il advienne (idée). En l'idée "maison" se montre toute chose du genre "maison".

  2. l'essence de la technique est le destin qui en-voie l'homme "par lequel le réel est commis comme fonds" (Qu'est-ce que la technique? p.43)

Etant : "Est étant tout ce dont nous parlons, tout ce que nous pensons, tout ce à l'égard de quoi nous nous comportons de telle ou telle façon; ce que nous sommes et comment nous le sommes, c'est encore étant" (§2)

Être dans la moyenne : "Au départ de l'analyse le Dasein ne doit justement pas être interprété dans une façon déterminée d'exister qui le différencie, il doit être au contraire dévoilé tel qu'il est d'abord et le plus souvent, dans son indifférenciation.(…)Nous nommons cette indifférenciation quotidienne du Dasein l'être-dans-la-moyenne."cf. le "français moyen""Ce qui ontiquement est le plus proche et bien connu est ontologiquement le plus éloigné et inconnu, il est constamment perdu de vue dans sa signification ontologique." cf. Augustin,(Confessiones, X,16) "Quid autem propinquius meipso mihi?"..."ego certe laboro hic et laboro in meipso: factus sum mihi terra dificultatis et sudoris nimii" ("or qui a-t-il de plus proche de moi que moi-même?…Quant à moi il est bien vrai que je peine ici et que c'est sur moi-même que je peine: me voilà devenu pour moi une terre de difficulté et de sueur surabondante.") "(§9)

Être-au-monde : "L'être-au-monde est certes une constitution a priori nécessaire du Dasein, mais elle est loin de suffire à en déterminer l'être en sa plénitude." Être-au [In-sein]: nous "…sommes enclins à entendre cet être-au comme "être-dans…". Sous ce nom est désigné le genre d'être d'un étant qui est "dans" un autre comme l'eau est "dans" le verre, le vêtement "dans" l'armoire. Nous voulons dire par ce "dans" le rapport d'être qu'entretiennent deux étants étendus "dans" l'espace relativement à leur place dans leur espace.""…être-au, en revanche, a en vue une constitution d'être du Dasein, c'est un existential." "L'expression "bin" est en intime connexion avec "bei"/ auprès; "ich bin" à son tour veut dire: j'habite, je séjourne auprès du… monde en tant que ce qui m'est, de telle ou telle façon, familier.""Être-au est par suite l'expression existentiale formelle de l'être du Dasein qui a la constitution essentielle de l'être-au-monde.""Qu'un étant puisse toucher un étant là-devant à l'intérieur du monde, ce n'est possible que s'il a, de fond en comble, le genre d'être de l'être-au – donc que si avec son Da-sein lui est déjà dévoilé quelque chose de tel que le monde à partir duquel un étant puisse se manifester dans le contact et devenir ainsi accessible dans son être là-devant. Deux étants qui sont là-devant à l'intérieur du monde et qui, en outre, sont en eux-mêmes sans-monde, ne peuvent jamais se "toucher", aucun des deux ne peut "être après" l'autre."(§12)"L'être-au-monde en tant que préoccupation est accaparé par le monde dont il se préoccupe.""En se dirigeant sur… pour concevoir, le Dasein ne commence pas par quitter en quelque sorte sa sphère intérieure dans laquelle il serait d'abord bouclé, au contraire, de par son genre d'être primitif il est toujours déjà "au-dehors" auprès d'un étant se rencontrant dans le monde chaque fois déjà dévoilé.""Toutefois le connaître ne crée pas de sa propre initiative un "commercium" du sujet avec un monde, pas plus que ce commerce ne provient d'une action exercée par le monde sur un sujet. Connaître est un mode du Dasein reposant sur l'être-au-monde. C'est pourquoi l'être-au-monde en tant que constitution fondamentale réclame une interprétation préliminaire." (§13)

Être-dans-le-monde : peut qualifier un étant de type "là-devant", mais ne relève pas et ne peut donc s'appliquer au type d'être qu'est le Dasein.

Etre-en-faute : "Le bon sens quotidien prend tout d'abord "être-en-faute" [Schuldigsein] au sens de "devoir", être débiteur, "avoir une ardoise chez quelqu'un". On doit restituer à l'autre quelque chose à quoi il a droit de prétendre. Cet "être-en-faute", au sens d'"avoir des dettes", est une variété de l'être-avec en compagnie des autres dans le champ de préoccupation où c'est de se procurer, d'apporter qu'il s'agit." "Etre en faute [Schuldigsein] a ensuite pour autre signification "de la faute de" (être responsable de), c'est-à-dire être-cause, être auteur de quelque chose ou également en "être l'occasion" (…) "Cet être fautif envers autrui est possible sans qu'il y a ait violation de la loi "officielle". Le concept formel d'être-en-faute au sens d'être devenu fautif envers autrui peut se déterminer ainsi : être-à-l'origine d'un défaut affectant le Dasein d'un autre de telle manière que cet être à l'origine se détermine lui-même comme "en défaut" si l'on part de son intention. Ici la défectuosité consiste à ne pas satisfaire à une exigence qui naît de l'être-avec existant en compagnie des autres." (Etre et Temps, §58 Trad. Fr. p. 339) "l'être-en-faute ne résulte pas d'abord d'une faute commise, c'est au contraire celle-ci qui ne devient possible que "sur la base" d'un être-en-faute original." (Etre et Temps, §58 Trad. Fr. p. 341) "La négative existentiale n'a aucunement le caractère d'une privation, d'une défaillance par rapport à un idéal que le Dasein n'arrive pas à atteindre après se l'être fixé, c'est, au contraire, comme projeter que l'être de cet étant est, préalablement à tout ce qu'il peut projeter et la plupart du temps atteindre, déjà négatif." (…) "rien ne permet moins d'approcher le phénomène existential de la faute que l'orientation sur l'idée de mal, du malum comme privatio boni. D'autant que le malum et la privatio sont de même provenance ontologique, ils viennent de l'ontologie de l'étant là-devant, laquelle s'applique également à l'idée de "valeur" qui en est "tirée"." (ibid p.343) "Ententif à l'appel le Dasein laisse agir en lui le soi-même le plus propre à partir du pouvoir-être qu'il s'est choisi. Ce n'est qu'ainsi qu'il peut-être responsable." (ibid p. 346) « Grande est la faute de celui qui est né. » (Tackl, poème « Anif »)

Existentialité : "L'ensemble que forment ces structures <de l'existence> réunies, nous l'appelons l'existentialité" "..nous entendons celle-ci comme constituant l'être de l'étant qui existe."(§4)

Existentiaux : "Parce qu'elles se déterminent à partir de l'existentialité, nous appelons les caractères d'être du Dasein des existentiaux. Ils doivent être mis nettement à part des déterminations d'être de l'étant qui n'est pas de l'ordre du Dasein et que nous appelons des catégories.""Existentiaux et catégories sont les deux possibilités fondamentales de caractères d'être. L'étant qui leur correspond réclame d'être interrogé en premier d'une manière chaque fois différente: ou l'étant est un qui (existence) ou il est un quoi (être-là-devant au sens le plus large)."(§9)

Existenz (existence) : "L'être même, par rapport auquel le Dasein peut se comporter de telle ou telle manière et vis-à-vis duquel il a toujours une certaine attitude, nous le nommons existence" "Le Dasein s'entend soi-même toujours à partir de son existence, une possibilité de soi-même, possibilité d'être soi-même ou de ne pas l'être" "Se prendre en main ou négliger de le faire, ces manières d'exister, il appartient chaque fois au Dasein et à lui seul d'en décider. La question de l'existence ne se clarifie jamais qu'en en passant par l'exister lui-même. L'entente de soi-même qui en ce cas montre la voie, nous l'appellons l'entente existentielle. La question de l'existence est une "affaire" ontique pour le Dasein"(§4)

Factivité : "Le Dasein entend son être le plus propre au sens d'un certain "être-là-devant à l'état de fait". Et pourtant l'"état-de-fait" dont relève le fait qu'est mon propre Dasein diffère ontologiquement de façon fondamentale de l'apparition à l'état de fait d'un minéral quelconque. L'état-de-fait du fait brut nommé Dasein, qu'est à chaque fois tout Dasein, nous l'appelons sa factivité.""Le concept de factivité inclut en lui: l'être-au-monde d'un étant "de l'intérieur du monde" de telle sorte que cet étant puisse s'entendre comme embarqué dans son "destin" avec l'être de l'étant qui se rencontre avec lui à l'intérieur du monde qui est le sien."(§12) cf "Je plis sous le fardeau de tout ce que je n'ai pas fait." (Valéry)

Finitude : "Quels enfers l'être humain doit-il encore traverser jusqu'à ce qu'il apprenne qu'il n'est pas tel qu'il serait susceptible de se faire lui-même" (Heidegger, Lettre à Hannah Arendt du 12 avril 1968) "Que nous ne pensions pas encore provient bien plutôt que cette Chose qui doit être pensée se détourne de l'homme et même qu'elle se tient depuis longtemps détournée de lui." "Nous sommes en tant que nous indiquons ce qui se dérobe." (Conférence Logos) « La finitude est le présupposé du péché. » (Beaufret, Dialogue avec Heidegger, T. ? p.157)

Hegel : "Hegel cependant ne parle-t-il pas de l'être comme engagé dans la suite et l'ordre historiques du processus dialectique tel qu'il le pense? Certainement. Mais, là aussi, l'être ne se laisse apercevoir que dans la lumière qui a brillé pour Hegel et pour sa pensée. Ce qui veut dire : la façon dont l'être s'offre à nous dépend toujours elle-même de la façon dont il s'éclaire. Or cette façon est la marque d'une certaine dispensation de l'être, la marque d'une époque, et comme telle elle n'existe pour nous que si nous la laissons libre de réintégrer ce qui a toujours constitué son être propre. Pour pouvoir nous approcher de ce qui a été dispensé, il nous faut (301) l'éclair subit d'une pensée qu se souvient. Il en va de même, quant à la perception que nous en avons, du caractère reçu à chaque époque par la différence de l'être et de l'étant comme tel. Il en va encore de même, avant tout, pour notre essai visant à surmonter, par le pas en arrière, l'oubli de la différence comme telle et à penser celle-ci comme la Conciliation de la Survenue qui dé-couvre et de l'Arrivée qui s'abrite." (Identité et Différence, p.301-302)

Horloges:"Dans les horloges il est toujours tenu compte d'une constellation précise à l'intérieur du système cosmique. Quand nous regardons l'heure nous faisons implicitement usage de la "position du soleil" d'après laquelle est administrée le régulation officielle de la régulation officielle de la mesure astronomique du temps." (§15)

Humanisme : "Les plus hautes déterminations humanistes ne situent pas assez haut l'humanité de l'homme." (Lettre sur l'humanisme)

Identité et différence: "...nous désignons l'apparte-(255)-nance mutuelle de l'Identité et de la Différence comme étant le thème à méditer. Comment la Différence procède-t-elle de l'essence de l'identité?" (Identité et Différence, p.255-256) "La formule courante du principe d'identité voile précisément ce que le principe voudrait dire, à savoir que A est A, en d'autres termes, que tout A est lui-même le même." (id p.258) Sophiste, 254 d : "oÙkoàn aÙtîn œkaston to‹n mンn duo‹n œterÒn ˜stin, aÙtÕ d'˜autù taÙtÒn" Maintenant chacun d'eux est différent des deux autres, mais il est lui-même à lui-même le même." (id. p.258) "Il est donc préférable de donner au principe d'identité la forme A est A, et cette forme ne dit pas seulement : Tout A est lui-même le même, mais bien plutôt : Tout A est lui-même le même avec lui-même." (id p.258) "...il est un point qu'il faut retenir : depuis l'époque de l'idéalisme spéculatif, nous n'avons plus le droit de nous représenter l'unité de l'identité comme la simple uniformité et de négliger la médiation qui s'affirme au sein de l'unité. Le faire, c'est concevoir l'identité d'une façon purement abstraite." (id p.259) "En ce "est" le principe nous révèle la manière d'être de tout ce qui est, à savoir : Lui-même le même avec lui-même. Le principe d'identité nous parle de l'être de l'étant. S'il est valable comme loi de la pensée, c'est seulement dans la mesure où il est une loi de l'être, une loi qui statue : à tout étant comme tel appartient l'identité, l'unité avec lui-même. Ce qu'énonce le principe d'identité, entendu dans sa base fondamentale, est précisément ce que toute la pensée occidentale ou européenne pense, à savoir que l'unité propre à l'identité forme un trait fondamental de l'être de l'étant." (id p.260) Sans l'identité : "...la science ne pourrait être ce qu'elle est, si l'identité de son objet ne lui était chaque fois garantie d'avance." (id p.260) "tÕ g¦r aÙtÕ noe‹n ™st…n te kaˆ enai." "...la pensée et l'être ont place dans le même et se tiennent l'une l'autre à partir de ce même. Sans y avoir pris garde, nous venons d'interpréter tÕ aÙtÕ, le même. Nous expliquons l'identité comme étant une appartenance mutuelle." (id p.261) "Penser la coappartenance comme coappartenance <n.b et pas comme coappartenance>." (id p.263) "Si nous considérons la pensée comme le privilège de l'homme, nous sommes tournés vers une coappartenance qui concerne l'homme et l'être." (id p.264) "L'homme est manifestement un étant. Comme tel, ainsi que la pierre, l'arbre, l'aigle, il a sa place dans le tout de l'être. Ici encore, "avoir sa place" veut dire : être intégré dans l'ordonnance de l'être. Or, le (264) trait distinctif de l'homme, c'est qu'en sa qualité d'être pensant il est ouvert à l'être, placé devant lui, qu'il demeure rapporté à l'être et qu'ainsi il lui correspond. L'homme est proprement ce rapport. de correspondance, et il n'est que cela." (id pp.264-265) "Et l'être? Pensons l'être en sons sens initial, comme présence. L'être est présent à l'homme d'une façon qui n'est ni occasionnelle, ni exceptionnelle. L'être n'est et ne dure que parlant à l'homme et allant ainsi vers lui. Car c'est l'homme qui, ouvert à l'être, laisse d'abord celui-ci venir à lui comme présence. Pareille approche, pareille présence a besoin de l'espace libre d'une éclaircie et ainsi, par ce besoin même, demeure transpropriée à l'être de l'homme. Ce qui ne veut aucunement dire que l'être soit posé d'abord par l'homme et par lui seul. En revanche on voit clairement que l'homme et l'être sont transpropriés l'un à l'autre. Ils s'appartiennent l'un à l'autre. Cette appartenance mutuelle n'a jamais été considérée d'un peu près et pourtant c'est d'elle en tout premier lieu que l'homme et l'être tiennent les déterminations essentielles par lesquelles la philosophie les a interprétés en mode métaphysique." (id p.265 ) "La métaphysique enseigne que l'identité est un trait fondamental de l'être, comme la pensée, a sa place dans une identité dont l'essence procède de se "laisser-coappartenir" que nous appelons la Copropriation." (id p.273) "Pour Hegel, "être" signifie d'abord, mais jamais exclusivement, l'"immédiateté indéterminée." (id p.278)

La question du sens de être : "L'élaboration concrète de la question du sens de "être" est ce que vise le traité qui va suivre. L'interprétation du temps comme horizon possible de toute entente de l'être en général est dorénavant son but." (S.&Z. p.1) "La question de l'être est aujourd'hui tombée dans l'oubli; notre époque, certes met à son compte comme un progrès de tenir à nouveau en faveur la "métaphysique"(...)"Elle a tenu en haleine Platon et Aristote dans leur investigation, il est vrai aussi qu'elle s'est tue à partir de là -en tant que question et thème d'une recherche véritable.Ce qu'ils ont tous deux atteint s'est néanmoins conservé à travers toute une variété de décalages et de "repeints" jusque dans la logique de Hegel."(Ibid. §1) "Sur quel étant le sens de être s'inscrit-il où l'on doive aller le lire, de quel étant la détection de l'être doit-elle partir? N'importe quel étant peut-il servir de point de départ ou bien y-a-t-il un étant déterminé à qui revient une primauté dans l'élaboration de la question de l'être? Quel est cet étant exemplaire et en quel sens a-t-il une primauté?" "Devoir d'abord déterminer un étant en son être et, sur cette base, ne vouloir poser qu'ensuite la question de l'être, qu'est-ce d'autre que tourner en rond?""Telle qu'elle se pose, la question du sens de être ne peut comporter nul "cercle dans le raisonnement" parce que, pour donner à la question sa réponse, il ne s'agit pas d'établir une base de départ pour des déductions mais au contraire de dégager le fond à partir duquel elle se manifestera. Il n'y a pas du tout de "cercle dans le raisonnement" là où la question s'enquiert du sens de être mais bien une réciprocité de rapport, sorte de "va et vient" du questionné (être) au questionnement en tant qu'il est le mode d'être d'un étant "(§2)

Liberté : "…l'homme, justement, ne devient libre que pour autant qu'il est inclus dans le domaine du destin et qu'ainsi il devient un homme qui écoute, non un serf que l'on commande." (Qu'est-ce que la technique? p.33) "L'essence de la liberté n'est pas ordonnée originellement à la volonté, encore moins à la seule causaltiéé du vouloir humain. La liberté régit ce qui est libre au sens de ce qui est éclairé, c'est-à-dire dévoilé." (ibib pp.33-34) "…ce qui libère, le secret, est caché et toujours en train de se cacher." "La liberté est le domaine du destin qui chaque fois met en chemin un dévoilement."(ibid p.34)

LÒgoj : "Au sens de parole, lÒgoj se ramène plutôt à dhloàn, rendre manifeste ce dont la parole "parle". Aristote a affiné l'explication de cette fonction de la parole comme ¢pofa…nesqai. Le lÒgoj fait voir quelque chose (fa…nestai), cela justement sur quoi il est parlé et il le fait voir à celui qui parle (médiateur) aussi bien qu'aux entreparleurs" "Il n'est cependant pas propre à n'importe quelle "parole" ce mode du rendre manifeste, au sens de faire voir en montrant. La prière (eÙc¾), par exemple, rend, elle aussi, manifeste, mais d'une autre manière.""..c'est une fois de plus parce que le lÒgoj est un faire voir, que pour cette raison même il peut être vrai ou faux. Aussi est-il essentiel de se garder d'un concept qui n'est qu'une construction, celui où la vérité revêt le sens d'un "accord""...percevoir est toujours vrai. Ce qui veut dire: voir dévoile toujours des couleurs, entendre dévoile toujours des sons. Au sens le plus pur et le plus original de "vrai" -c'est-à-dire dévoilant seulement sans jamais pouvoir voiler, c'est le pur noe‹n qui est vrai, le pur et simple percevoir considérant les plus simples déterminations d'être de l'étant comme tel." "...la fonction du lÒgoj consiste à simplement faire voir quelque chose, à donner acceuil à l'étant dans la perception [Vernehmen](§7)

Manière d’être : « …ce que Heidegger nous avait dit ; il y a trois sortes de manière d’être –je le rappelle-, il y a l’être qui est simplement (36) présent à nos yeux (Vorhandensein), comme un paysage, ily a les outils et les ustensils (Zuhandensein), et il y a l’être humain (Dasein). (Jean Wahl, Introduction…, pp.36-37) « Et il y a deux modes d’être extrêmes pour Heidegger, comme pour Descartes, comme pour Husserl : il y a le mode d’être de la chose étendue, et le mode d’être de la chose pensante. Descartes emploie les termes que je viens d’employer.Heidegger emploie le termeVorhanden, « spectacle pour nos yeux » pour la chose étendue et « existence » (Dasein) pour la chose pensante. » (id, p.41)

Mathésis : "M£qhsij signifie l'acte d'apprendre ; maq»mata : ce qui peut-être appris. Selon ce qui a été dit, cette désignation vise donc les choses en tant qu'elles peuvent-être apprises."(Qu'est-ce qu'une Chose? p.82) "Le mathématique est cela qui des choses est manifeste, en quoi toujours nous nous mouvons déjà, et d'après quoi nous les expérimentons comme chose en général et comme telles et telles choses. Le mathématique est cette position fondamentale envers les choses, dans laquelle notre prise nous pro-pose les choses eu égard à ce comme quoi elles nous sont déjà données, et doivent l'être. Le mathématique est donc la présupposition fondamental du savoir des choses." (idem, p.87) "'Agewmštrhtoj mhdeˆj e„s…tw!" (Platon) = "...que l'on comprenne que la condition fondamentale de possibilité d'un juste savoir est le savoir des présuppositions fondamentales de tout savoir." (idem, p.87) mathématique = projet, nouveau regard sur l'étant. "La manière dont ils <les corps> se montrent est prescrite par le projet ; celui-ci détermine aussi la manière d'accueillir et de reconnaître ce qui se montre, l'expérience." (idem,pp.103-104) "Il n'y a pas de science sans présupposé, car l'essence de la science consiste en une telle présupposition, elle consiste en un pré-jugement sur l'objet." (idem, p.189)

Métaphysique : "La métaphysique pense l'étant comme tel, c'est-à-dire dans sa généralité. La métaphysique pense l'étant comme tel, c'est-à-dire dans sa totalité. La métaphysique pense l'être de l'étant aussi bien dans l'unité approfondissante de ce qu'il y a de plus universel, c'est-à-dire de ce qui est également valable partout, que dans l'unité, fondatrice en raison, de la totalité, c'est-à-dire de ce qu'il y a de plus haut et qui domine tout. Ainsi d'avance l'être de l'étant est pensé comme le fond qui fonde. C'est pourquoi toute métaphysique est, dans son fond et à partir de son fond, la Fondation qui rend compte du fond, qui lui rend raison et (292) qui finalement lui demande raison." (Identité et Différence, "La constitution onto-théo-logique de la métaphysique", pp.292-293) "La métaphysique, pensée d'une façon plus vraie et plus claire, est une onto-théo-logique. Nous donnons ici au mot "logique" cette signification essentielle qui vaut aussi pour la Logique de Hegel et qui seule peut l'éclairer : à savoir celle d'une pensée qui partout approfondit l'étant comme tel et le fonde en raison dans le Tout, à partir de (293) l'être comme fond (lÒgoj)" (id pp.293-294) "Dans quelle mesure une explication de ce genre réussit-elle? Dans la mesure où nous considérons que le propos de la pensée est l'étant comme tel, c'est-à-dire l'être. Celui qui nous apparaît dans le mode essentiel du fond. En conséquence le propos de la pensée, l'être comme fond, n'est pensé à fond que si le fond est conçu comme le premier fond, proté arché. Le propos originel de la pensée se présente à nous comme la Chose primordiale, la causa prima, qui correspond à cette fondation en raison qu'est le retour à l'ultima ratio, au dernier compte à rendre. L'être de l'étant, au sens du fond, ne peut être conçu –si l'on veut aller au fond- que comme causa sui. C'est là nommer le concept métaphysique de Dieu" (id p.294)

Méthode : elle "...décide par avance de ce que nous découvrons dans les choses en fait de vérité. La méthode n'est pas une pièce d'équipement de la science parmi d'autres, c'est sa teneur fondamentale." (Qu'est-ce qu'une Chose? p.112)

Monde : ""Mondéité" est un concept ontologique et il désigne la stucture d'un moment constitutif de l'être-au-monde" "Notre terminologie se réservera l'expression monde pour la signification fixée en troisième lieu.[cf. supra "ce "dans quoi" un Dasein factif "vit" en tant que tel."]. Lorsqu'elle sera employée au sens donné en premier ["concept ontique et signifie alors le tout de l'étant qui peut être là-devant à l'intérieur du monde."], cette signification sera alors marquée par des guillemets,"(§14)"Le monde n'est pas lui-même un étant au sein du monde, et pourtant il détermine tellement cet étant que celui-ci ne peut se rencontrer et que de l'étant dévoilé en son être ne peut se montrer que dans la mesure où monde "il y a"." (§16)"…l'être-en-soi de l'étant intérieur au monde n'est saisissable ontologiquement que sur la base du phénomène du monde.""Du moment que l'utilisable intérieur au monde est accessible à la préoccupation qui discerne, le monde est chaque fois pré-découvert. Il est donc quelque chose "dans quoi" le Dasein comme étant était chaque fois déjà, quelque chose sur quoi le Dasein ne peut jamais que revenir en toute approche expresse de quelque sorte que ce soit. Être-au-monde veut dire à la suite de toute cette interprétation: être plongé de façon non-thématique dans la discernation des renvois qui sont consitutifs de l'utilisabilité de l'utillage. La préoccupation est chaque fois déjà ce qu'elle est sur la base d'une familiarité avec le monde. En cette familiarité le Dasein peut se perdre auprès de ce qui se rencontre au sein du monde et être accaparé par lui."(§16)"Il est, en outre, devenu évident que renvoi et réseau entier des renvois deviennent, en un certain sens constitutifs de la mondéité elle-même."(§17)

Naturel : en ce qui concerne la choséité de la chose "...le "naturel" n'est absolument pas "naturel", c'est-à-dire compréhensible de soi pour tout homme existant, quel qu'il soit; Le naturel est toujours historial. " (Qu'est-ce qu'une Chose? p.49) "Ainsi pourrait-il se faire que dans notre vue naturelle du monde nous soyons dominés par une interprétation séculaire de la choséité de la chose, alors qu'entre-temps les choses au fond nous rencontrent d'une manière toute autre." (idem p.50) "..."naturel", c'est-à-dire à ce qui nous empêche de penser plus loin." (idem, p.51)

Onto-théo-logique : "Reste encore impensée, en effet, la question de savoir à partir de quelle unité l'ontologique et la <métaphysique> théologique se tiennent et font corps, impensée l'origine de cette unité, impensée la différence des termes qu'elle unit. Car manifestement il ne s'agit pas ici de la simple réunion de deux disciplines de la métaphysique, dont chacune aurait son existence indépendante, mais bien de l'unité de ce qui est interrogé et pensé dans l'ontologique la théologique : l'étant comme tel, dans ce qu'il a d'universel et de premier, conjointement avec l'étant comme tel, dans ce qu'il a de suprême et de dernier. L'unité de cette conjonction est d'une nature telle qu'en raison ce qui est dernier fonde à sa façon ce qui est premier et que ce qui est premier fonde à sa façon ce qui est dernier. (...) La constitution essentielle de la métaphysique repose sur l'unité de l'étant comme tel, considéré à la fois dans ce qu'il a d'universel et dans ce qu'il a de suprême" (Identité et Différence, , "La constitution onto-théo-logique de la métaphysique"p.295) "Le propos de la pensée a été transmis sous le nom "d'être" à la pensée occidentale. Examinons-le d'un peu plus près, considérons avec plus de soin le côté litigieux de cette chose ou de cette "cause", il apparaît alors qu'être veut dire, toujours et partout : être de l'étant, expression où le génitif doit être entendu comme un genitivus obiectivus. Partout et toujours, l'étant veut dire : étant de l'être, et ici le génitif est un genitivus subiectivus. A vrai dire, ce n'est pas sans réserves que nous parlons d'un génitif tourné vers l'objet ou vers le sujet : car ces termes, sujet et objet, résultent eux-mêmes d'une qualification de l'être. Une seule chose est claire : qu'on parle de l'être de l'étant ou de l'étant de l'être, il s'agit chaque fois d'une différence. En conséquence, nous ne pensons l'être tel qu'il est que si nous le pensons dans la différence qui le distingue de l'étant et si nous pensons l'étant dans la différence qui le distingue de l'être." (id p.296)

Ontologie et phénoménologie : "Ontologie et phénoménologie ne sont pas deux disciplines différentes appartenant parmi d'autres à la philosophie. Les deux termes caractérisent la philosophie elle-même quant à son objet, et sa façon d'en traiter"(§7c)

Ontologie fondamentale : "C'est pourquoi l'ontologie fondamentale, dans laquelle seulement les autres ontologies peuvent prendre source, doit être cherchée dans l'analytique existentiale du Dasein." "c'est en somme l'analytique ontologique du Dasein qui constitue l'ontologie fondamentale, de même que c'est le Dasein qui dans son principe et en priorité, est l'étant à interroger sur son être." (§4) « Ce que le livre expose, c’est, sous le titre d’ontologie fondamentale , la connexion essentielle de l’être et de l’être-le-là qui est l’essence de l’homme. Et c’est d’un bout à l’autre, toujours à partir de l’être-le-là qu’il est question de l’être. D’où l’inanité de toute interprétation subjectiviste de Sein und Zeit… » (Jean Beaufret, le 15 octobre 1978)

Phénoménal / Phénoménologique : "…ce qui se donne et se laisse expliciter en présentant le visage du phénomène; ainsi parlera t-on de structures phénoménales. En revanche tout ce qui relève de la monstration et de l'explication et tout ce qui constitue l'appareil conceptuel requis dans cette investigation s'appelle 'phénoménologique""(§7c)

Phénomène : "Comme signification de l'expression "phénomène", il faut donc s'en tenir à: le se-montrant-de-soi-même,le manifeste. Les fainÒmena, les "phénomènes" sont donc l'ensemble complet de ce qui se tient au jour ou de ce qui peut être amené à la lumière et que les Grecs identifiaient parfois tout simplement avec t¦ Ônta (l'étant). L'étant peut maintenant se montrer de soi même en autant de manières différentes qu'il y a de moyens d'accéder à lui." "Pour l'entente du concept de phénomène qui sera la nôtre, l'essentiel est de voir comment les deux significations de ce qui est nommé fainÒmenon (le "phénomène" se-montrant et le "phénomène" semblant) sont, de par la structure d'un seul tenant. Ce n'est donc que dans la mesure où une chose quelconque prétend, selon son sens, se montrer, c'est-à-dire être phénomène, qu'elle peut se montrer comme quelque chose qu'elle n'est pas, qu'elle peut "avoir seulement l'air de..." "Ap-parition [Erscheinung] en tant qu'ap-parition "de quelque chose" ne veut donc justement pas dire: se montrer soi-même, mais au contraire que quelque chose, qui ne se montre pas, s'annonce à travers quelque chose qui se montre. Ap-paraître [Erscheinen] est un ne pas se montrer. Mais ce "ne...pas" ne doit être en aucun cas confondu avec le ne-pas privatif qui entre en jeu pour déterminer la structure du semblant." "Ap-parition [Erscheinung] et semblant sont eux-mêmes fondés différemment sur le phénomène. La multiplicité des "phénomènes" portant les noms de phénomène, semblant, ap-parition [Erscheinung], pure ap-parition [blosse Erscheinung] prête à confusion; celle-ci se laisse dissiper que si, pour commencer, le concept de phénomène est entendu: le se-montrant-par-soi-même."(§7)"Et c'est justement parce que les phénomènes ne sont d'abord et le plus souvent pas donnés que la phénoménologie répond a un besoin. Le concept d'être-occulté est la contrepartie de celui de "phénomène"" (…)"…le point de départ de l'analyse tout comme l'accès au phénomène et la traversée des occultations prédominantes réclament des précautions d'ordre méthodique particulières."(§7c)

Phénoménologie : "L'expression "phénoménologie" signifie en premier lieu une conception méthodologique. Elle ne caractérise pas les objets de l'investigation philosophique en ce qu'ils sont, en leur contenu, mais la manière dont s'y prend celle-ci.""Le terme "phénoménologie" exprime une maxime qu'on peut ainsi formuler: "droit aux choses mêmes!"- pour l'opposer à toutes les constructions échaffaudées dans le vide, à toutes les trouvailles dues au hasard, à la reprise de concepts qui n'ont de bien-fondé que l'apparence, aux questions fallacieuses qui vont souvent se propageant d'une génération à l'autre comme autant de "problèmes"."(§7)"Le mot renseigne seulement sur le comment de la monstration et sur la façon de traiter de ce qu'il revient à cette science de traiter. Science "des" phénomènes veut dire: une telle manière de saisir ses objets que tout ce que la dite science a à élucider à leur propos doive se traiter par monstration directe et par justification directe"…"s'interdire toute détermination qui ne soit puisée à la source.""Sous l'angle formel, la signification du concept formel et courant de phénomène permet d'appeler phénoménologie toute monstration de l'étant tel qu'il se montre par lui-même."(§7c)(…)"La phénoménologie est la manière d'accéder à et de déterminer légitimement ce que l'ontologie a pour thême. L'ontologie n'est possible que comme phénoménologie"(…)"Prise en sa teneur, la phénoménologie est la science de l'être de l'étant –l'ontologie."(§7c)

Préjugé : 3 préjugés obstruent à la question de l'être:I°) "1.L'"être" est le concept "le plus général"<Aristote, Méta.B 4>(…)"Une entente de l'être est chaque fois déjà comprise dans tout ce que quelqu'un saisit de l'étant"<St Thomas>(…)"le problème déjà posé par Aristote, de l'unité de l'être face à la multiplicité des "catégories" de réalité. Par conséquent si l'on dit: "l'être" est le concept le plus général, cela ne peut signifier que ce concept soit le plus clair et qu'il n'ait pas besoin d'être expliqué davantage. Le concept d'"être" est bien plutôt le plus obscur."(§1)II°)"2.Le concept "être" est indéfinissable. Cela se concluait de se suprême généralité.(...)si definition fit per genus proximum et differentiam specifiam. L'"être" ne peut en effet être conçut comme un étant; enti non additur aliqua natura: la détermination d'"être" ne saurait s'obtenir en lui donnant un étant pour attribut. L'être, pour ce qui est de le définir, ne peut être déduit de concepts supérieurs pas plus qu'il n'est présentable à partir de concepts inférieurs (...) "être " n'est pas quelque chose de tel qu'un étant. C'est pourquoi, bien que valable dans certaines limites, la manière ordinaire de déterminer l'étant -la "définition" de la logique traditionnelle qui a elle-même ses soubassements dans l'ontologie antique – n'est pas applicable à l'être. L'impossibilité de définir l'être ne dispense pas de questionner sur son sens, au contraire elle y conduit impérativement."(§1) III°)"3.L'"être" est le concept qui va de soi (...)Mais cette initelligibilité courante ne démontre rien d'autre que l'inintelligibilité. Elle fait voir que toute attitude et tout être par rapport à l'étant comme étant recèle a priori une énigme. (...)'En appeler au "cela va de soi" dans le registre des concepts philosophiques fondamentaux, surtout lorsqu'il s'agit du concept d'"être", est un procédé douteux, alors que le "cela va de soi" et lui seul, "les jugements secrets de la raison commune" (Kant), est ce qui doit devenir et demeurer le thême expressément fixé de l'analytique ("affaire desExistenz (existence): "L'être même, par rapport auquel le Dasein peut se comporter de telle ou telle manière et vis-à-vis duquel il a toujours une certaine attitude, nous le nommons existence" "Le Dasein s'entend soi-même toujours à partir de son existence, une possibilité de soi-même ou de ne pas l'être" "Se prendre en main ou négliger de le faire, ces manières d'exister, il appartient chaque fois au Dasein et à lui seul d'en décider. La question de l'existence ne se clarifie jamais qu'en en passant par l'exister lui-même. L'entente de soi-même qui en ce cas montre la voie, nous l'appellons l'entente existentielle. La question de l'existence est une "affaire" ontique pour le Dasein"(§4) philosophe")"(§1) Le Dasein "est une manière d'être et rien d'autre." (Heidegger, Etre et Temps)

Préoccupation : "…l'expression "préoccupation" va être employée dans la présente recherche en tant que terme ontologique (existential) pour désigner l'être d'un possible être-au-monde.""…l'être du Dasein lui-même doit être rendu visible en tant que souci." (§12)

Propriété (Eigentlichkeit) et impropriété : "Les deux modes d'être que sont la propriété et l'impropriété –ces expressions sont des choix terminologiques à prendre au pied de la lettre – se fondent en ce que le Dasein se détermine principalement par l'être-chaque-fois-à-moi. L'impropriété du Dasein ne signifie pourtant pas une sorte de "moindre" être ou un niveau d'être "dégradé". Au contraire l'impropriété peut déterminer le Dasein dans ce qu'il a de plus concret, dans son activité, son émotivité, l'intérêt qu'il prend aux choses, ce dans quoi il trouve son plaisir." (§9)

Questionner : "Tout questionner est un chercher. Tout chercher tire de ce qu'il recherche la direction qui précède et guide sa démarche. Questionner, c'est, sur le plan de la connaissance, chercher l'étant quant au fait qu'il soit et quant à son être tel.(...) Du moment qu'il cherche, le questionnement a besoin d'une direction qui précède et guide sa démarche à partir de ce qu'il recherche. Le sens de être doit donc être déjà d'une certaine manière à notre disposition"(§2)

Sauver : "Sauver (retten) n'est pas seulement arracher à un danger, c'est proprement libérer une chose, la laisser revenir à son être propre." (Conf. Bâtir, Habiter, Penser)

Sein (Être) : "L'être de l'étant n'"est" pas lui-même un étant" (§2)<on ne peut expliquer l'être par une reconduction à un étant> "Il faut donc à l'être, en tant que questionné, un genre de monstration propre est essentiellement différent de celui par lequel l'étant est dévoilé." "Dans la mesure où l'être constitue le questionné et où être veut dire être de l'étant, la question de l'être va avoir pour interrogé l'étant lui-même""En ce qui concerne son interrogé, la question de l'être est dans la nécessité de trouver et de commencer par s'assurer le bon moyen d'accès à l'étant."(§2)"Mais, ce qui demeure en retrait dans un sens exceptionnel ou qui retombe sans arrêt dans l'occultation ou qui ne se montre que "sous un masque" n'est pas cet étant-ci ni celui-là mais, au contraire, ainsi que l'on montré les considérations antérieures, l'être de l'étant."(§7c) "Le dévoilement du caché, son passage dans le non-caché, c'est la présence même de la chose présente, c'est là ce que nous nommons l'être (Sein) de l'étant." "o logos est le nom qui désigne l'être de l'étant" (Heidegger, Conférence Logos)

Sembler : "Il y a même la possibilité qu'un étant se montre comme ce que, de soi même, il n'est pas. Se montrant ainsi, l'étant "a l'air de...". A un tel se-montrer nous donnons le nom de sembler". Et en Grec l'expression fainÒmenon, phénomène, a également cette signification : ce qui a l'air de, le "semblable", le "semblent"; fainomenon agaton veut dire un bien qui en a l'air – mais qui "en réalité" n'est pas pour quoi il se donne." (§7)

Sorge (souci) : "De telles tribulations [tourment, tracas…] ne sont ontiquement possibles, de même que l'"insouciance" et l'"enjouement", que parce que le Dasein entendu ontologiquement est souci."(§12) "L'être du Dasein est le souci. Le souci réunit en lui factivité (être-jeté), existence (projection) et dévalement. Etant, le Dasein est jeté, il n'est pas amené pa lui-même en son là. Etant, il est déterminé comme pouvoir-être qui s'appartient à lui-même et ne s'est pourtant pas donné en son propre comme lui-même. Existant, jamais il ne remonte en deçà de son être-jeté de façon à ne pouvoir mettre chaque fois exprès en liberté ce "qu'il est et a à être" qu'à partir de son être-soi-même et l'amener dans le là. Mais il n'a pas l'être-jeté derrière lui à la façon d'un événement déjà arrivé en fait et qui s'est ensuite détaché du Dasein, comme quelque chose qui a eu lieu avec lui ; au contraire, comme souci, le Dasein est constamment –aussi longtemps qu'il est – son "qu'"il est. En tant que cet étant pour qui seul le fait d'être livré à sa propre responsabilité permet d'exister comme l'étant qu'il est, il est en existant à l'origine de son pouvoir être. Bien qu'il n'en ait pas posé lui-même l'origine, il a en elle son centre de gravité que la disposition lui révèle comme fardeau." (Etre et Temps, § 58 p.284)

Freigebende Fürsorge : Souci, sollicitude mutuelle "libératrice"

Geherrschende Fürsorge : Souci, sollicitude mutuelle "dominatrice", "confiscatrice"

Technique : "La technique est la vraie philosophie de notre monde." (Beaufret, Dialogue avec Heidegger, T.III, p.49) La technique moderne est un dévoilement qui provoque. / "La nature est mise en demeure de livrer une énergie." "L'écorce terrestre se dévoile aujourd'hui comme bassin-houiller." (Qu'est-ce que la technique? p.20) Il y a un changement du rapport au monde, l'homme provoque la nature. Nous visons les choses comme ayant toutes le potentiel de nous "servir", "être fonds" caractérise la manière d'être présent des étants qui nous "environnent". / "Si depuis Platon le réel se montre dans la lumière d'idées, ce n'est pas Platon qui en est cause. Le penseur a seulement répondu à ce qui se déclarait à lui." (ibid p.24) l'homme "accomplit l'interpellation provocante, par laquelle ce qu'on appelle le réel est dévoilé comme fonds" (…) mais "c'est seulement pour autant que, de son côté, l'homme est déjà pro-voqué à libérer les énergies naturelles que ce dévoilement qui commet peut avoir lieu." (ibid p.24) / l'homme n'est-il pas déjà "fonds" ? cf "ressources humaines" La technique "ar-raisonne la nature, elle la "met" à la raison. Nature = "un complexe calculable de forces" (ibid p.29) / l'essence de la technique est donc un certain rapport à ce qui "est". / "Plus tôt une chose s'ouvre et exerce sa puissance, et plus tard elle se manifeste à nous autres hommes." (ibid p.30) "Aussi longtemps que nous nous représentons la technique comme un instrument, nous restons pris dans la volonté de la maîtriser. Nous passons à côté de l'essence de la technique." (ibid p.44) "L'essence de la technique est ambiguë (…). Une telle ambigüité nous dirige vers le secret de tout dévoilement, c'est-à-dire de la vérité." (…)

a°) D'un côté "provoque à entrer dans le mouvement furieux du commettre, qui bouche toute vue sur la production du dévoilement et met ainsi radicalement en péril notre rapport à l'essence de la vérité." (ibid p.44)

b°) De l'autre : "L'Arraisonnement a lieu dans "ce qui accorde" et qui détermine l'homme à persister (dans son role) : être –encore inexpérimenté, mais plus expert peut-être à l'avenir –celui qui est main-tenu à veiller sur l'essence de la vérité. Ainsi apparaît l'aube de ce qui sauve." (ibid p.45)

"L'être de la technique menace le dévoilement, il menace la possibilité que tout dévoilement se limite au commettre et que tout se présnete seulement dans la non-occultation du fonds." (ibid p.45)

Temporalité : "…nous appelons la détermination du sens de être, de ces caractères et de ces modes, lorsqu'elle est puisée à la source du temps, sa détermination temporale. L'interprétation de l'être comme tel, cette tâche de l'ontologie fondamentale, comprend donc en soi qu'il faille travailler à dégager la temporalité de l'être."(§5)

Util : "L'étant se rencontrant dans la préoccupation, appelons-le l'util. Dans le commerce avec l'étant au sein du monde se rencontrent des utils pour écrire, des utils pour coudre…" (…etc.)"Par essence l'util est "quelque chose qui est fait pour…" (…)"Dans la structure du "fait pour" réside un renvoi de quelque chose à quelque chose.""…un util est toujours issu de son appartenance à un autre util: l'util pour écrire, la plume, l'encre, le papier, le sous-main, la table, la lampe (…etc.)""L'usage du marteau ne se ramène pas à un simple savoir portant sur le caractère d'util du marteau; il s'approprie, au contraire, cet util d'une manière qui ne saurait être plus adéquate. Dans un tel commerce d'usage, la préoccupation se soumet au "fait pour" constitutif de chaque util; moins la chose-marteau est fixée des yeux, mieux le marteau est empoigné pour être employé, d'autant plus original est le rapport à lui, d'autant plus il se rencontre sous son vrai visage, comme ce qu'il est, comme util."(§15)"La structure d'être de l'utilisable en tant qu'util se définit par les renvois""Quant un util est impossible à employer, il se passe ceci: le renvoi constitutif du fait-pour à une destination est dérangé." (§16)

Utilisabilité:"Le genre d'être de l'util dans lequel il se manifeste de lui-même nous l'appelons l'utilisabilité. C'est seulement parce que l'util a cet "être-en-soi" et ne se limite pas seulement à apparaître qu'il est maniable au sens le plus large et disponible." "La particularité de ce qui est immédiatement utilisable est de s'effacer pour ainsi dire derrière son utilisabilité.""…la nature ne saurait s'entendre comme ce qui n'est que là-devant – pas davantage comme force de la nature. Le bois est plantation forestière, la montagne est carrière de pierre, le fleuve est force hydraulique, le vent est vent "dans les voiles". A mesure que le "monde ambiant" est dévoilé se rencontre la "nature" ainsi dévoilée.""L'utilisabilité est la détermination ontologique catégoriale de l'étant tel qu'il est "en soi"." (§15)

Vérité : «Heidegger s’était d’abord demandé ce qu’était la philosophie, et il était arrivé à dire qu’elle a à être avant tout une relation confiante, libre et originale avec les choses dans leur ensemble. » (J. Wahl, Introduction à la pensée de Heidegger, p.14) Quand je dis « la craie est blanche », « L’appartenance du blanc à la craie a son fondement dans le fait que cette relation entière est subordonnée à la craie blanche. » (id, p.22) « La proposition a donc une double nature, elle est une (22) double relation : relation de l’attribut au sujet et relation de toute cette relation avec l’objet dont on parle. La première relation prédicative tient sa légitimité de son rapport avec ce dont on parle. » (id. pp.22-23) « Nous pouvons déjà en conclure que quand nous disons : la vérité a son lieu dans la proposition, cette thèse est ambiguë, car on ne sait pas si la vérité réside dans la première ou dans la seconde des relations dont nous avons parlé : dans la relation prédicative ou dans la relation véritative. » -notons ici que J ; Wahl vend, d’ailleurs un peu faussement, la mèche par l’expression qu’il emploie- (id. p.23) <La logique formelle n’étudie que le rapport d’un prédicat à un sujet (première relation)> Heidegger précise ce qu’on appelle vérité au niveau de la proposition en employant le terme «Richtigkeit » (justesse)

Vie : "La vie est un genre d'être particulier mais par essence elle n'est accessible que dans le Dasein.(…)La vie n'est pas un pur être là-devant mais elle ne s'identifie pas non plus au Dasein. Le Dasein pour sa part ne se détermine jamais ontologiquement quand on le pose d'abord comme vie -(celle-ci restant dépourvue de détermination ontologique) et comme encore quelque chose d'autre qui se surajoute à elle." (§10)

Zeit : "Tenant tout cela pour acquis il va falloir montrer que ce à partir de quoi en somme le Dasein entend implicitement quelque chose de tel que être et l'explicite est le temps. Celui-ci doit être mis au jour et spécialement conçu comme l'horizon de toute entente de l'être et de toute explicitation de l'être. Pour arriver à le voir il faut donner une explicitation original du temps comme horizon de l'entente de l'être et le faire à partir de la temporellité comme être du Dasein qui entend l'être." "Ce faisant il s'agit de clarifier en quoi ce concept de temps et toute l'entente courante du temps ont leur source dans la temporellité." "Le "temps" sert depuis longtemps de critère ontologique ou plutôt de critère ontique pour distinguer naïvement différentes régions de l'étant. On délimite un étant "temporel" (les processus naturels et les évènements historiques) par opposition à un étant "intemporel" (les rapports spatiaux et numériques)."(§5)