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FREUD (1856 -1939 à Londres) article Wikipédia ici

Bibliographie : 

Concernant la lecture de Freud, il est important d'avoir conscience des dates de publications des ouvrages pour être au fait de l'évolution de sa conception de l'appareil psychique (les fameuses premières et secondes « Topiques » I : autour de 1900 dans l'Interprétation des Rêves, article ici Seconde Topique : autour de 1920 article ici)

Psychopathologie de la vie quotidienne (1901), trad. S. Jankélévitch, éd. Payot, précédée d'une astérisque. (Sans astérisque = l'édition électronique.)

Sur le Rêve, (Über den Traüm 1901 éd. Gallimard, Paris, 1988)

Trois Essais sur la Théorie Sexuelle (1ère édition 1905, version définitive 1924)

Introduction à la Psychanalyse (1917)

Malaise dans la Civilisation (1929), PUF 1989

Acte manqué -Bonheur -Déplacement rétrograde -Déterminisme -Inconscient –Lapsus –Lecture – Miscellanées -Moi –Oubli –Pervers –Psychanalyse –Psychique/Conscient–Refoulement -Religion –Retour du refoulé -Souvenir écran –Style –Sublimation -Tempérament

Acte manqué : <Pour résumer, on pourrait dire que l'acte "manqué" au niveau conscient, est en fait réussi au niveau inconscient, en tant que satisfaisant une envie inconsciente.>

"Malgré tous ses efforts, mon ami ne réussit pas à assister à une séance de son comité, et malgré toute sa bonne volonté la belle-sœur du peintre est incapable de se séparer de la médaille. L'inconscient qui s'oppose à ces projets et desseins conscients finit par se trouver une issue, alors qu'on croit lui avoir barré tous les chemins. Pour se rendre maître du motif inconscient, il faut, en effet, quelques chose de plus qu'un contre-projet conscient : il faut une opération psychique qui fasse entrer cet inconscient dans la sphère de la conscience." (Psychopathologie de la vie quotidienne, chap.11, p.184 ) "La conclusion générale qui se dégage des considérations particulières développées dans les chapitres précédents peut être formulée ainsi : certaines insuffisances de notre fonctionnement psychique (insuffisances dont le caractère général sera défini avec plus de précision tout à l'heure) et certains actes en apparence non-intentionnels se révèlent, lorsqu'on les livre à l'examen psychanalytique, comme parfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à la conscience." (ibid, chap.12 p.185) "...beaucoup d'actions réussissent particulièrement bien lorsqu'elles ne sont pas l'objet d'une attention spéciale, et que l'erreur peut se produire précisément lorsqu'on tient d'une façon particulière à la parfaite exécution, c'est-à-dire lorsque l'attention se trouve plutôt exaltée. " (Intro. à la Psychanalyse. I, 2 p.22)

Bonheur : cf Malaise dans la Civilisation que Freud qualifie lui-même « notre étude du bonheur » (Malaise dans la Civilisation, III p. 32)

« On le voit, c'est simplement le principe du plaisir qui détermine le but de la vie, qui gouverne dès l'origine les opérations de l'appareil psychique ; aucun doute ne peut subsister quant à son utilité, et pourtant l'univers entier – le macrocosme aussi bien que le microcosme- cherche querelle à son programme. Celui-ci est absolument irréalisable ; tout l'ordre de l'univers s'y oppose; on serait tenté de dire qu'il n'est point entré dans le plan de la « Création » que l'homme soit « heureux ». Ce qu'on nomme bonheur, au sens le plus strict, résulte d'une satisfaction plutôt soudaine de besoins ayant atteint une haute tension, et n'est possible de par sa nature que sous forme de phénomène épisodique. Toute persistance d'une situation qu'a fait désirer le principe du plaisir n'engendre qu'un bien-être assez tiède ; nous sommes ainsi faits que seul le contraste est capable de nous dispenser une (20) jouissance intense, alors que l'état lui-même ne nous en procure que très peu. Ainsi nos facultés de bonheur sont déjà limitées par notre constitution. Or, il nous est beaucoup moins difficile de faire l'expérience du malheur. La souffrance nous menace de trois côtés : dans notre propre corps qui, destiné à la déchéance et à la dissolution, ne peut même se passer de ces signaux d'alarme que constituent la douleur et l'angoisse ; du côté du monde extérieur, lequel dispose de forces invincibles et inexorables pour s'acharner contre nous et nous anéantir ; la troisième menace enfin provient de nos rapports avec les autres êtres humains. La souffrance issue de cette source nous est plus dure peut-être que toute autre (…) Ne nous étonnons point si sous la pression de ces possibilités de souffrance, l'homme s'applique d'ordinaire à réduire ses prétentions au bonheur (un peu comme le fit le principe du plaisir en se transformant sous la pression du monde extérieur en ce principe plus modeste qu'est celui de la réalité) (Freud, Malaise dans la Civilisation, pp. 20-21)

« ...le bonheur est (29) un problème d'économie libidinale individuelle. Aucun conseil ici n'est valable pour tous, chacun doit chercher par lui-même la façon dont il peut devenir heureux. (…) « Ici déjà, indépendamment des circonstances objectives, la constitution psychique de l'individu sera déterminante. L'homme au tempérament surtout érotique mettra au premier rang les relations affectives avec autrui, le narcissiste enclin à se suffire à lui-même recherchera les jouissances essentielles parmi celles qu'il retire de sa vie intérieure, l'homme d'action ne lâchera pas un monde avec lequel il est apte à se mesurer. (…) De même que le commerçant avisé évitera de placer tout son capital dans une seule affaire, de même la sagesse conseillerait peut-être de ne pas attendre toute satisfaction d'un penchant unique. » (Malaise dans la Civilisation, III pp. 29-30)

Déplacement rétrograde : "Dans le cas dont il s'agissait, le souvenir-écran appartenait à l'une des premières années de l'enfance, alors que celui qu'il représentait dans la mémoire, resté à peu près incon­scient, se rattachait à une époque postérieure de la vie du sujet. J'ai désigné cette sorte de déplacement sous le nom de déplacement rétrograde. " (Psychopathologie de la vie quotidienne, chap.4, p.39 )

Déterminisme : "dans la vie psychique il n'y a rien d'arbitraire, d'indéterminé" (Psychopathologie de la vie quotidienne, chap.12, p.188) "en brisant le déterminisme universel (20), même en un seul point, on bouleverse toute la conception scientifique du monde. On devra montrer à notre homme combien la conception religieuse du monde est plus conséquente avec elle-même, lorsqu'elle affirme expressément qu'un moineau ne tombe pas du toit sans une intervention particulière de la volonté divine." (Intro. à la Psycha. , I, 2 pp.20-21)

Inconscient : "La représentation la plus simple de ce système est pour nous la plus commode : c'est la représentation spatiale. Nous assimilons donc le système de l'inconscient à une grande antichambre, dans laquelle les tendances psychiques se pressent, telles des êtres vivants. A cette antichambre est attenante une autre pièce, plus étroite, une sorte de salon, dans lequel séjourne la con-science. Mais à l'entrée de l'antichambre, dans le salon veille un gardien qui inspecte chaque tendance psychique, lui impose la censure et l'empêche d'entrer au salon si elle lui déplaît. Que le gardien renvoie une tendance donnée dès le seuil ou qu'il lui fasse repasser le seuil après qu'elle ait pénétré dans le salon, la différence n'est pas bien grande et le résultat est à peu près le même. Tout dépend du degré de sa vigilance et de sa perspicacité. Cette image a pour nous cet avantage qu'elle nous permet de développer notre nomenclature. Les tendances qui se trouvent dans l'antichambre réservée à l'inconscient échappent au regard du conscient qui séjourne dans la pièce voisine. Elles sont donc tout d'abord inconscientes. Lorsque, après avoir pénétré jusqu'au seuil, elles sont renvoyées par le gardien, c'est qu'elles sont incapables de devenir conscientes : nous disons alors qu'elles sont refoulées. Mais les tendances auxquelles le gardien a permis de franchir le seuil ne sont pas devenues pour cela nécessairement conscientes ; elles peuvent le devenir si elles réussissent à attirer sur elles le regard de la conscience. Nous appellerons donc cette deuxième pièce : système de la pré-conscience. Le fait pour un processus de devenir conscient garde ainsi son sens purement descriptif. L'essence du refoulement consiste en ce qu'une tendance donnée est empêchée par le gardien de pénétrer de l'inconscient dans le pré-conscient. Et c'est ce gardien qui nous apparaît sous la forme d'une résistance, lorsque nous essayons, par le traitement analytique, de mettre fin au refoulement." (Introduction à la Psychanalyse, 3ème partie, chap. 19 "Résistance et refoulement" p.48)

Lapsus : Erreur que l’on commet en parlant : lapsus linguæ ou en écrivant : lapsus calami.

"C'est ainsi que dans les troubles de la parole, qu'ils soient sérieux ou non, mais qui peuvent être rangés dans la catégorie des « lapsus », je retrouve l'influence, non pas du contact exercé par les sons les uns sur les autres, mais d'idées extérieures à l'intention qui dicte le discours, la découverte de ces idées suffisant à expliquer l'erreur commise. Je ne conteste certes pas l'action modificatrice que les sons peuvent exercer les uns sur les autres; mais les lois qui régissent cette action ne me paraissent pas assez efficaces pour troubler, à elles seules, l'énoncé correct du discours. " (Psychopathologie de la vie quotidienne, chap.5, p.65 )

Lecture : "Dans la majorité des cas, en effet, c'est le désir secret du lecteur qui déforme le texte dans lequel il introduit ce qui l'intéresse et le préoccupe. Pour que l'erreur de lecture se produise, il suffit alors qu'il existe entre le mot du texte et le mot qui lui est substitué, une ressemblance que le lecteur puisse transformer dans le sens qu'il désire. La lecture rapide, surtout avec des yeux atteints d'un trouble d'accommodation non corrigé, facilite sans doute la possibilité d'une pareille illusion, mais n'en constitue pas une condition nécessaire." (Psychopathologie de la vie quotidienne, chap.6, p.89 )

Miscellanées : à propos du bonheur « Mais, étant donné que les pensées des hommes ne s'accordent pas avec leurs actes, en raison au surplus de la multiplicité de leurs désirs instinctifs, les choses ne sauraient être aussi simples.» (Malaise.... I, p.5)

Moi : « Le premier raisonnement dont nous disposons est le suivant : normalement, rien n'est plus stable en nous que le sentiment de nous-mêmes, de notre propre Moi. Ce Moi nous apparaît indépendant, un, et bien différencié de tout le reste. Mais que cette apparence soit trompeuse, que le Moi au contraire rompe toute limite précise, et se prolonge dans une autre entité inconsciente que nous appelons le soi et auquel il ne sert proprement que de façade, c'est ce que, la première, l'investigation psychanalytique nous a appris ; et, d'ailleurs, nous attendons encore maints autres éclaircissements sur les relations qui lient le Moi au soi. Mais, considéré de l'extérieur tout au moins, le Moi paraît comporter des limites nettes et précises. Il n'est qu'un seul état -exceptionnel il est vrai, mais qu'on ne saurait pour cela qualifier de morbide – qui soit de nature à modifier cette situation : au plus fort de l'état amoureux, la démarcation entre le Moi (7) et l'objet court le risque de s'effacer. A l'encontre de tous les témoignages des sens, l'amoureux soutiendra que Moi et Toi ne font qu'un et qu'il est tout prêt à se comporter comme s'il en était réellement ainsi.(...) Ainsi donc le sentiment du Moi est lui-même soumis à des altérations, et ses limites ne sont pas constantes. En poursuivant ce raisonnement, nous sommes amenés à nous dire ceci : le sentiment du Moi que possède l'adulte n'a pu être tel dès l'origine. »(Malaise, I, pp.7-8) « La tendance se développe à isoler du Moi, à expulser au dehors tout ce qui peut devenir source de déplaisir, à former ainsi un Moi purement hédonique auquel s'oppose un monde extérieur, un « dehors » étranger et menaçant » (id p.9) 

Oubli : en ce qui concerne l’oubli des noms propres, il arrive que l’élément refoulé s’empare « par voie d’association du nom cherché et de l’entraîner avec lui dans le refoulement. » (*Psychopathologie. p.9-10)« à côté du simple oubli d’un nom propre, il existe des cas où l’oubli est déterminé par le refoulement. » (*Ibid p.11) « comme l’oubli ne porte uniformément sur tout l’ensemble de ce qu’on a appris, mais seulement sur certains de ces éléments, il n’est peut-être pas sans intérêt de soumettre à un examen analytique quelques exemples de ces reproductions devenues incorrectes. » (*ibid, 3, p.21) « Ce qui reste commun à tous les cas, en dépit des différences qui existent entre leurs contenus, c’est que les mots oubliés ou défigurés se trouvent mis en rapport, en vertu d’une association quelconque, avec une idée inconsciente, dont l’action visible se manifeste précisément par l’oubli. » (*Ibid p.26) « je constate presque régulièrement que le nom oublié se rapporte à un sujet qui touche ma personne de près et est capable de provoquer en moi des sentiments violents, souvent pénibles. (…) le nom oublié frôle chez moi un « complexe personnel ».  Le rapport qui s’établit entre le nom et ma personne est un rapport inattendu, le plus souvent déterminé par une association superficielle (double sens d’ un mot, même consonance) » (*ibid p.28) « On peut, d’une façon générale, distinguer deux variétés principales d’oublis de noms : un nom est oublié soit parce qu’il rappelle lui-même une chose désagréable, soit parce qu’il se rattache à un autre nom, susceptible de provoquer un sentiment désagréable. Donc la reproduction de noms est troublée soit à cause d’eux-mêmes, soit à cause de leurs associations plus ou moins éloignées. Un coup d’œil sur ces propositions générales permet de comprendre pourquoi l’oubli passager de noms constitue un de nos actes manqués les plus fréquents.» (*ibid p.46) "Je puis indiquer d'avance le résultat uniforme que j'ai obtenu dans toute une série d'observations : j'ai trouvé notamment que dans tous les cas l'oubli était motivé par un sentiment désagréable." (Psychologie de la vie quotidienne, chap.7, p.108) "L'habileté inconsciente avec laquelle des motifs inconscients, mais puissants, nous font égarer un objet, ressemble tout à fait à l' « assurance somnam­bulique»." (ibid p.112) "j'ai invariablement trouvé que l'oubli était dû dans tous les cas à l'intervention de motifs inconnus et inavoués, ou si je puis m'exprimer ainsi, à l'intervention d'une contre-volonté." (ibid chap.7 B p.121) "Il est bon qu'on sache aussi que tout ce qu'on considère comme oublié ne l'est pas. " (ibid chap.12 p.208-209)

Pervers : "Au contraire, l'enfant a dès le début une vie sexuelle très riche, qui diffère sous plusieurs rapports de la vie sexuelle ultérieure, considérée comme normale. Ce que nous qualifions de pervers dans la vie de l'adulte s'écarte de l'état normal par les particularités suivantes : méconnaissance de barrière spécifique (de l'abîme qui sépare l'homme de la bête), de la barrière opposée par le sentiment de dégoût, de la barrière formée par l'inceste (c'est-à-dire par la défense de chercher à satis­faire les besoins sexuels sur des personnes auxquelles on est lié par des liens consanguins), homosexualité et enfin transfert du rôle génital à d'autres organes et parties du corps. Toutes ces barrières, loin d'exister dès le début, sont édifiées peu à peu au cours du développement et de l'éducation progres­sive de l'humanité. Le petit enfant ne les connaît pas. Il ignore qu'il existe entre l'homme et la bête un abîme infranchissable; la fierté avec laquelle l'homme s'oppose à la bête ne lui vient que plus tard. Il ne manifeste au début aucun dégoût de ce qui est excrémentiel : ce dégoût ne lui vient que peu à peu, sous l'influence de l'éducation. Loin de soupçonner les différences sexuelles, il croit au début à l'identité des organes sexuels ; ses premiers désirs sexuels et sa première curiosité se portent sur les personnes qui lui sont les plus proches ou sur celles qui, sans lui être proches, lui sont le plus- chères : parents, frères, sœurs, personnes chargées de lui donner des soins, en dernier lieu, se mani­feste chez lui un fait qu'on retrouve au paroxysme des relations amoureuses, à savoir que ce n'est pas seulement dans les organes génitaux qu'il place la sour­ce du plaisir qu'il attend, mais que d'autres parties du corps prétendent chez lui à la même sensibilité, fournissent des sensations de plaisir analogues et peuvent ainsi jouer le rôle d'organes génitaux. L'enfant peut donc présenter ce que nous appellerions une « perversité polymorphe», " (Intro. à la Psychanalyse, 1ère et 2e parties p.169-170 )

Psychanalyse : il y a chez FREUD l'idée d'une explication psychanalytique du rejet de la psychanalyse au même titre que toute la culture et toutes les habitudes de pensées trouvent une explication psychologique. (cf Intro. à la Psychanalyse, I, introduction, p.11) Freud était conscient de la non-falsifiabilité (le reproche principal de l'épistémologie à son encontre) de la psychanalyse.

"Et, maintenant, vous êtes en droit de me demander puisqu'il n'existe pas de critère objectif pour juger de la véridicité de la psychanalyse et que nous n'avons aucune possibilité de faire de celle-ci un objet de démonstration, comment peut-on apprendre la psychanalyse et s'assurer de la vérité de ses affirmations" (id p.14) "On apprend d'abord la psychanalyse sur son propre corps, par l'étude de sa propre personnalité. " (id p.14) "On vous a habitués à assigner aux fonctions de 1'organisme et à leurs troubles des causes anatomiques, à les expliquer en vous plaçant du point de vue de la chimie et de la physique, à les concevoir du point de vue biologique, mais jamais votre intérêt n'a été orienté vers la vie psychique dans laquelle culmine cependant le fonctionnement de notre organisme si admirablement compliqué. " (id, p.14) Freud évoque par la suite les prémisses de la psychanalyse qui sont rejetées : "D'après la première de ces désagréables prémisses de la psychanalyse, les processus psychiques seraient en eux-mêmes inconscients ; et quant aux conscients, ils ne seraient que des actes isolés, des fractions de la vie psy (15)-chique totale. Rappelez-vous à ce propos que nous sommes, au contraire, habitués à identifier le psychique et le conscient, que nous considérons précisément la conscience comme une caractéristique, comme une définition du psychique et que la psychologie consiste pour nous dans l'étude des contenus de la conscience." (id, pp.15-16) "La seconde proposition que la psychanalyse proclame comme une de ses découvertes contient notamment l'affirmation que des impulsions qu'on peut qualifier seulement de sexuelles, au sens restreint ou large du mot, jouent, en tant que causes déterminantes des maladies nerveuses et psychiques, un rôle extraordinairement important et qui n'a pas été jusqu'à présent estimé à sa valeur. Plus que cela : elle affirme que ces mêmes émotions sexuelles prennent une part qui est loin d'être négligeable aux créations de l'esprit humain dans les domaines de la culture, de l'art et de la vie sociale." (id, p.16)

Refoulement : " Avant 1920, Freud voit dans le refoulement le maintien de représentations hors du système conscient par la censure, fonction permanente qui institue un barrage sélectif entre conscient et inconscient. Après 1920, il le définit comme une des défenses inconscientes du moi, qui l’utilise contre les représentations pouvant déplaire au surmoi. Il détermine les comportements du sujet, qu’il soit équilibré (le sujet s’adapte aux exigences sociales), névrotique (il se livre à une actualisation imaginaire du conflit), psychotique (il n’y a pas de refoulement, mais forclusion de la loi) ou pervers (il y a transgression de la loi)." (Dictionnaire Hachette)

Religion : <Freud n'aurait pas désapprouvé la formule d'un des trois autres maître du soupçon qu'était Marx et son fameux « la religion est l'opium des peuples, cf extrait infra>

«La religion porte préjudice à ce jeu d'adaptation et de sélection en imposant uniformément à tous ses propres voies pour parvenir au bonheur et à l'immunité contre la souffrance. Sa technique consiste à rabaisser la valeur de la vie et à déformer de façon délirante l'image du monde réel, démarches qui ont pour postulat l'intimidation de l'intelligence. A ce prix, en fixant de force ses adeptes à un un infantilisme psychique et en leur faisant partager un délire collectif, la religion réussit à épargner à quantité d'êtres humains  une névrose individuelle, mais c'est à peu près tout.» (Freud, Malaise dans la Civilisation, p. 31)

Retour du refoulé : "Expression qui désigne, chez Freud, le troisième moment du processus de refoulement. On distingue, en effet, un refoulement originaire (Urverdrängung ) qui porte sur les représentants de la pulsion ; un deuxième temps, qui est marqué par le refoulement proprement dit (eigentliche Verdrängung ) ou refoulement après coup (Nachdrängen ) ; enfin, un troisième moment qui se manifeste par le retour du refoulé, à travers symptômes, rêves, actes manqués, lapsus, etc." (Universalis, art. Freud)

Rêve : Il y a 3 fausses conceptions du rêve : romantique, matérialiste, symbolique- populaire. Pour Freud, on peut résumer simplement en affirmant que le sens du rêve est la réalisation du désir.

Souvenir écran : "Comme on sait que la mémoire opère un choix entre les impressions qui s'of­frent à elle, nous sommes obligés de supposer que ce choix s'effectue dans l'enfance d'après d'autres critères qu'à l'époque de la maturité intellectuelle. Mais un examen plus approfondi montre que cette supposition est inutile. Les souvenirs d'enfance indifférents doivent leur existence à un processus de déplacement; ils cons­tituent la reproduction substitutive d'autres impressions, réellement importantes, dont l'analyse (38) psychique révèle l'existence, mais dont la reproduction directe se heurte à une résis­tance. Or, comme ils doivent leur conservation, non à leur propre contenu, mais à un rapport d'association qui existe entre ce contenu et un autre, refoulé, ils justifient le nom de « souvenirs-écrans » sous lequel je les ai désignés." (...) "montrer la similitude qui existe entre l'oubli de noms accompagné de faux souvenirs et la formation de souvenirs-écrans."(Psychopathologie de la vie quotidienne, chap.4, p.38-39 )

Style : "Nous devons (et nous avons l'habitude de le faire) introduire, jusque dans l'appréciation du style dont se sert un auteur, le principe d'explication qui nous est indispensable, lorsque nous voulons remonter aux causes d'un lapsus isolé. Une manière d'écrire claire et franche montre que l'auteur est d'accord avec lui-même, et toutes les fois où nous rencontrons un mode d'expression contraint, sinueux, fuyant, nous pouvons dire, sans risque de nous tromper, que nous nous trouvons en présence d'idées compliquées, manquant de clarté, exposées sans assurance, comme avec une arrière-pensée critique." (Psychopathologie de la vie quotidienne, chap.5, p.79 )

Sublimation : "Parmi les forces instinctives ainsi refoulées, les émotions sexuelles jouent un rôle considérable ; elles subissent une subli-mation, c'est-à-dire qu'elles sont détournées de leur but sexuel et orientées (16) vers des buts socialement supérieurs et qui n'ont plus rien de sexuel. " (Intro. à la Psychanalyse, I, intro. pp.16-17)

Tempérament : cf entrée bonheur et les développements issus de Malaise dans la Civilisation.